L'histoire des boiseries de Cluny (1)

Les origines de l’abbaye de Cluny

Les boiseries qui garnissent le chœur et une partie des murs sont sans aucun doute le joyau de l'église de Soucieu. Elles proviennent de l'abbaye de Cluny en Saône-et-Loire.

L'abbaye fut fondée en 909 par le comte de Mâcon qui la plaça sous l'autorité immédiate du pape. Le comte octroya une villa située près de Mâcon à Bernon, abbé de Baume-les-Messieurs, qui choisit le site de Cluny et construisit les premiers bâtiments conventuels avec l'aide de douze moines. Guillaume renonça à tous ses droits sur Cluny et permit à l’abbé d'être choisi par les moines. Il plaça la communauté monastique sous le patronage des apôtres Pierre et Paul de Tarse ; Cluny passa sous la protection directe du pape :elle était indépendante à la fois de l'évêque et des seigneurs de la région, et elle ne devait obéissance qu'au pape. Cet élément joua un grand rôle dans le développement de l'abbaye.

L'abbé Bernon, premier abbé de Cluny, commença la construction de l'abbatiale Cluny I en 910 qui fut terminée sous son successeur Odon et dédicacée avant 9277. Aujourd'hui, il ne reste plus rien de Cluny I, qui fut détruite pour laisser place aux édifices de l’abbaye de Cluny II. Le quatrième abbé de Cluny, Maïeul, construit Cluny II à partir de 963, pour remplacer l'édifice précédent, devenu trop étroit ; l'église abbatiale fut consacrée en 981.

Reconstitution de l’abbatiale de Cluny III

La construction de Cluny III débuta vers 1080. L'expansion de l'Ordre, le nombre de moines sans cesse croissant assistant aux offices rendirent obsolète l'abbatiale existante, décrite comme « bergerie étroite et vétuste ». En 1088 eut lieu la pose symbolique d'une première pierre. La nef fut fermée et dédicacée en 1130, mais l'édifice était loin d'être achevé. Après une longue interruption le chantier reprit au début du XIIIe siècle et vit l'achèvement de l'abbatiale en 1220. Elle devint alors, pour trois siècles, le plus grand édifice religieux d'Occident (187 mètres de long), jusqu'à la reconstruction de la basilique Saint-Pierre de Rome en 1506.

À partir du XIIe siècle, Cluny connut des difficultés financières importantes, provoquées en grande partie par la construction de la troisième abbatiale. Le rayonnement de l'abbaye s'affaiblit progressivement devant la montée d'autres ordres religieux. La mauvaise gestion des terres, la réticence des filiales à payer le cens annuel furent autant de sources de revenus en moins. L'établissement leva des emprunts et finit par s'endetter auprès de ses créanciers, marchands de Cluny ou Juifs de Mâcon. Les crises de la fin du Moyen Âge et les guerres de religion au XVIe siècle affaiblirent un peu plus l'abbaye. Les moines vivaient dans le luxe et ne furent plus qu'une soixantaine au milieu du XVe siècle. À partir du concordat de Bologne en 1516, c’est le roi qui choisit l'abbé de Cluny.

 

 

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